Une célébration de l’art orchestral où la fusion parfaite des instruments, la magie de la direction et la force émotionnelle de chaque œuvre ont fait de cette soirée un événement exceptionnel.
La Presse— La Cité de la culture de Tunis a accueilli, samedi 4 janvier, un concert exceptionnel de l’Orchestre symphonique tunisien avec cinq chefs d’orchestre de renommée dont un invité d’honneur algérien.
Fadi Ben Othman, Mohamed Makni, Shady Garfi, Mohamed Rouetbi et le chef d’orchestre algérien Lotfi Saidi ont coordonné musiciens, styles et émotions pour créer des moments inoubliables. Une véritable célébration de l’art orchestral où la fusion parfaite des instruments, la magie de la direction et la force émotionnelle de chaque œuvre ont transformé cette soirée en un événement exceptionnel.
Le Théâtre de l’Opéra, qui a démarré le programme musical de l’année 2025 avec cette initiative du ministère des Affaires culturelles, propose régulièrement plusieurs concerts par saison, avec la collaboration d’artistes tunisiens et internationaux.
Le spectacle a été transmis en direct sur la chaîne nationale Watania 1 ainsi que sur les ondes de la Radio Nationale Tunisienne au grand bonheur des mélomanes. Mme la ministre des Affaires culturelles Amina Srarfi était présente, ainsi que de nombreuses personnalités du domaine culturel dont Hafedh Makni, directeur du Carthage Symphony Orchestra.
La soirée a été entamée par «Nuits d’Andalousie » de Kaddour Srarfi sous la baguette de Fadi Ben Othman, suivie de morceaux composés par Slim Larbi et Anouar Brahem. Les instrumentistes et le chœur de l’Orchestre symphonique tunisien ont interprété par la suite une musique soufie, accompagnés par la voix envoûtante de Dali Chebil. Ensemble, ils ont su transcender la simple partition pour en faire un moment de magie partagée. On sentait une parfaite synchronisation entre le chanteur, la chorale et les musiciens, comme si les gestes de la baguette étaient la prolongation de la pensée musicale. Comme ce concert promet des univers sonores divers, Mohamed Makni a enchaîné avec un autre genre musical auquel il a apporté son grain de sel subtil. «Les Nuits de Mozart», «La Boite magique», «La Molécule des fous» et « Prélude» ont été un mélange fascinant entre musique classique et expression personnelle. L’introduction de la darbouka est en effet une invitation à la remise en question des normes établies. La prestation dynamique du chef d’orchestre qui fait résonner la musique avec sa bonne humeur habituelle a particulièrement captivé le public. Un des moments forts du spectacle a été le passage du célèbre duo qui a charmé les spectateurs dans l’opéra Carmen, Hassen Doss et Nesrine Mahbouli. Faisant leur entrée sur scène sous les applaudissements, le Ténor et la Soprano ont interprété un morceau d’opéra en langue française avec une prestation dansante qui dévoile l’alchimie entre ces deux artistes talentueux.
La chanteuse Mongia Sfaxi a pris la relève, sous la houlette de Mohamed Rouatbi pour une célèbre mélodie tunisienne «Khali ikoulou achihem » de Oulaya.
Le large éventail de répertoires et de styles concoctés pour cette soirée, s’est poursuivi avec la musique algérienne de Sid Ali Belli, proposée par le chef d’orchestre Lotfi Saidi.
Shady Garfi a assuré la dernière partie de ce spectacle de deux heures en alternant des morceaux anciens de quelques décennies et des pièces plus contemporaines. De «Funk Malouf» de Faouzi Chekili, il a passé à «Ki idhik bik eddahr» de Sadok Thraya et «Ah mel Ainine» de Kaddour Srarfi, interprétés par Mohamed Jebali. Ce voyage sonore qui a mis en valeur la polyvalence de l’orchestre a été clôturé par «Nuits de Séville » de Kaddour Srarfi. Le programme a été à la hauteur des attentes du public diversifié. Des fresques musicales mémorables ont été jouées tout en leur insufflant une nouvelle vie. À travers leurs baguettes, les chefs d’orchestre ont réussi ce mariage délicat où le respect du passé côtoie l’innovation, pour découvrir la beauté d’une musique qui ne cesse de nous surprendre et de nous unir.